La calligraphie au VietnamLa calligraphie - Trait culturel original du VietnamUn pays a sa propre spécialité culturelle qui est associée à sa longue histoire ainsi que l'honneur de la beauté humaine de sa population. Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne l’art de la calligraphie Vietnamienne, aussi appelée « Thu phap » , c’est une forme d’expression artistique populaire dans la culture Vietnamienne. C’est un art qui met en relief l’élégance de l’écriture , un concentré d’harmonie et de philosophie, exprimé à travers de beaux idéogrammes , réalisés au pinceau de bambou et à l’encre noire sur un papier traditionnel. Au-delà d’une simple beauté visuelle, la calligraphie vietnamienne est aussi un style de vie. Dans un monde plus stressant, l’apprentissage de la calligraphie requiert de la patience et de la concentration. Un mode « slow life » donc ! Ainsi, pour ceux qui cherchent à se ressourcer ou le bien-être dans un voyage, l’atelier de calligraphie est une bonne option. L’origine et les styles de la calligraphie VietnamienneLa calligraphie, (ou Thư pháp) , est une forme d’art ancienne d’origine chinoise. Lors des échanges avec les pays voisins, la culture chinoise fût exportée, y compris l’écriture. C’est à partir des idéogrammes chinois que les pays limitrophes ont su faire évoluer leur moyen de communication pour créer leur propre langue. Dans ce contexte, la calligraphie fut adoptée au Japon, en Corée et au Vietnam. Au Vietnam, les idéogrammes étaient largement utilisés sous le règne de différentes dynasties royales. La calligraphie chinoise était déjà pratiquée à l’époque par la famille royale et l’aristocratie. D’ailleurs, la calligraphie était la norme des concours mandarinaux que l’on découvre au Temple de la Littérature. Au cours du 19e siècle, l’écriture sinophone au Vietnam co-habitait avec la langue Française. C’est pendant les 80 ans de colonisation qu’une nouvelle écriture s’est émancipée et devenue une langue à part entière : le « quốc ngữ». Cette langue se base entièrement sur le système alphabétique à l’européenne. Autrement dit, les vietnamiens ont « vietnamisé » le latin à leur sauce. La calligraphie Vietnamienne a su aussi évoluer pour s’adapter au nouveau système latinisé en rejetant définitivement les idéogrammes chinois . On peut dire que l’apparition officielle de la calligraphie Vietnamienne date des années 1950. En résumé, la calligraphie Vietnamienne moderne consiste à rendre les lettres latinisées , plus stylées, pour que leur apparence visuelle ressemble aux idéogrammes chinois. Le mélange entre deux cultures permet à la calligraphie Vietnamienne de se différencier de ses voisins Japonais, Chinois et Coréens. Dans la technicité, la calligraphie Vietnamienne reprend des outils chinois : utilisation du pinceau, encre noire (dite de CHINE). Dans l’écriture, elle se base sur le système latinisé d’origine Européenne. Au niveau du support, les Vietnamiens utilisent le papyrus local, appelé « papier Dó ». Puis, pour Vietnamiser davantage la calligraphie, on ajoute une dimension spirituelle selon les croyances locales et se libère volontiers des normes rigides de la calligraphie chinoise, ce qui leur permet d’exprimer plus librement la pensée à travers l’écriture calligraphiée. Ainsi, il y a plus de créativité dans la calligraphie Vietnamienne que chez son voisin chinois. C’est dans cette dimension que la calligraphie Vietnamienne se détache de la Chine. On ajoute volontiers des couleurs, alors que la calligraphie Chinoise utilise exclusivement l’encre noire. En termes de style, la calligraphie Vietnamienne moderne fut reconnue pour la première fois dans les années 1960. Malheureusement, à cause des guerres incessantes, cet art est tombé dans l’oubli. Sa vraie renaissance date des années 1990 avec l’apparition de nouvelles techniques de réalisation. Niveau 1, appelé « lettre simple » ou « chữ chân phương » (en Vietnamien ) . Il s’agit des lettres latinisées encore lisibles à l’œil nu. Niveau 2, appelé « déformation avancée » ou « chữ cách điệu » (en Vietnamien ) . On arrive encore à repérer des lettres à l’œil nu, mais elles sont déjà plus stylées. Niveau 3, appelé « déformation « free style » ou « chữ cuồng thảo » (en Vietnamien) ». A partir de ce niveau, l’apparence visuelle des lettres devient plus difficile à cerner. Souvent, il ne s’agit plus d’un simple mot, mais plutôt d’un paragraphe. Niveau 4, appelé « lettres picturales» ou « thư họa » (en vienamien), Les artistes se servent des lettres latinisées comme support pour dessiner quelque chose. Par exemple, l’ artiste écrit le mot complet « Ngộ », ce qui veut dire « éveil de conscience». Vous allez imaginer de suite un visage humain en méditation. Ainsi, il faut une bonne dose d’imagination pour comprendre la dimension sémantique des œuvres calligraphiées et la métaphore véhiculée. C’est pourquoi, au Vietnam, c’est surtout le niveau 4 qui dégage le mieux l’âme de la calligraphie Vietnamienne Influence et Application de la calligraphie dans la culture VietnamienneLa calligraphie Vietnamienne - un moyen de déceler le caractère d’une personne Dans la calligraphie Vietnamienne, avoir une bonne écriture n’est pas suffisant mais cela nécessite des compétences d’observation, de patience, d’une grande attention aux détails et de persévérance mais aussi beaucoup de pratique. La patience et la persévérance sont importantes pour un calligraphe car cet art est incroyablement axé sur les détails. Le papier ne donne au calligraphe qu’une seule chance. Il n’y a donc pas de place pour la correction, dès que l’encre touche le papier et la moindre hésitation risquent de ruiner le travail. Cet art esthétique nécessite donc une grande concentration et l’artiste doit s’engager avec le corps et l’esprit. C’est pour cela que la calligraphie était, dans le passé, considérée comme un moyen de déceler la personnalité des candidats participants aux concours mandarinaux pour dénicher des talents. Donc, le jury de l’époque analysait souvent les traits de calligraphie pour vérifier si les candidats possèdaient des qualités nécessaires pour devenir mandarins. Cette tradition est encore enracinée dans la mentalité Vietnamienne de nos jours. On juge votre personnalité en fonction de votre écriture. Ainsi, pour les maîtres calligraphes expérimentés, ils sont capables de cerner vos traits de caractère en fonction des lettres que vous tracez sur le papier. La calligraphie pour le culte Dans le Vietnam traditionnel, la calligraphie d'un souhait, d'une éloge ou d'un principe éthique exprimé par quelques idéogrammes ou des sentences parallèles, écrits sur du papier ou gravés sur la pierre, le bois ou le métal ornent les temples et les intérieurs des maisons particulières à la manière des objets d'art. Pour cette raison, la calligraphie Vietnamienne est encore pratiquée de nos jours, à l'occasion du Nouvel An, des mariages, des deuils, des anniversaires, des cérémonies bouddhiques… Notamment à l’occasion de Tet, demander la calligraphie, est une coutume traditionnelle Têt, la plus grande fête des Vietnamiens, les habitants ont l’habitude de se rendre aux temples pour « demander » une calligraphie à suspendre dans la maison avec les souhaits de meilleurs vœux pour la nouvelle année. Certains veulent voir écrit en beaux caractères le mot Phuc (bonheur), les personnes âgées préfèrent Tho (longévité), Khang ninh (paix et prospérité) alors que les commerçants privilégient Lôc (bénédiction), Tài (Talent) et Hung (prospérité).… C’est pourquoi, lorsque l’on parle de calligraphie, on pense aussitôt à un vieux monsieur très digne, en tunique noire, pinceau à la main, traçant minutieusement des caractères sino-vietnamiens sur du papier rouge, c’est « Ông Đồ (en Vietnamien). Ces belles images sont gravées profondément dans la mémoire des Vietnamiens comme une habitude indispensable lors des premiers jours du Tet et demeure depuis longtemps un trait culturel typique de la tradition Vietnamienne. Ces dernières années, une fête printanière de la calligraphie a été créee à Hanoï, près du lac Van du Temple de la Littérature. C’est un espace artistique où les calligraphes peuvent se rencontrer et échanger, et l’occasion de présenter une belle et noble tradition Vietnamienne. Essayer à la calligraphie Vietnamienne lors de votre voyage ?À l’ère numérique, des jeunes se passionnent encore pour l’art de la calligraphie. Pour préserver les valeurs morales transmises par les anciens, mais aussi à la recherche d’une perfection ou d’une vérité Et si vous vous intéressez aussi à cet art et vous souhaitez vous immerger dans un pan important de la culture et des traditions du pays, vous trouverez des cours de Thu phap dans de nombreuses régions du Vietnam. Il y a, en fait, de nombreux ateliers de calligraphie dans plusieurs grandes villes comme à Hanoi ,Hoi An ou Saigon. Plusieurs institutions vous proposent des ateliers d’initiation à la calligraphie d’une heure et d’en apprendre plus sur ses subtilités. Maîtriser l'art de la calligraphie Vietnamienne demande beaucoup de patience et de formation durant plusieurs années. Cependant, vous pouvez apprendre les bases de cet art avec un instructeur, c’est « un vrai artiste de la calligraphie » (en collaboration de notre interprète). Alors, n’hésitez pas à nous contacter pour avoir nos meilleures adresses pour un cours de « Thu phap » Comme beaucoup d’autres traditions Vietnamiennes, personne ne peut dire exactement où et quand la calligraphie a commencé, mais sa valeur culturelle est encore bien ancrée très présente au sein de la société Vietnamienne. Espérons que ces belles coutumes perdureront parallèlement au développement du pays et que c’est vous qui serez un pont pour apporter cette beauté culturelle du Vietnam au monde À VOIR AUSSI :
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